Festival du Film Social et Ouvrier
Du vendredi 18 octobre 2019 au dimanche 20 octobre 2019
Carmaux – Cinéma Clap Ciné
5ème édition du Festival du Film Social et Ouvrier
Ce cinquième Festival du cinéma social et ouvrier de Carmaux sera placé sous le double signe de l’urgence et de la continuité. Urgence d’abord, celle d’un climat tant social que météo dégradé, en France et dans le monde, qui se traduit dans le cinéma très contemporain par la montée en force de ces films sociaux dont la présence s’impose sur le grand écran comme sur les petits. Aussi ne faut-il pas s’étonner si nous leur faisons la part belle : sur 10 films, 8 sont des années 2000 dont 6 sont sortis ou sortent en 2018/2019. D’une certaine façon ce programme, sur trois jours pour plus d’efficacité, est un programme coup de poing. Mais nous avons aussi privilégié la continuité, interroger même avec un ensemble modeste, les cinémas du monde aux cotés de films français le Royaume Uni, l’Italie, la Suisse , la Grèce, la Tunisie, la République populaire de Chine fournissent leur contingent car la mondialisation est aussi celle de la contestation sans oublier l’enracinement local. Ken Loach en avant première avec Sorry we missed you (Désolé on vous a oublié), reprend sa caméra de pèlerin pour nous parler du travail ubérisé et des espoirs insensés qu’il suscite. Nikos Labot dans Her Job (Son travail) met en scène au cœur de la crise grecque le travail comme aliénation / désaliénation pour une femme confinée à la maison, quand le cinéma se la joue dialectique. Antoine Russbach, présent au festival, dans Ceux qui travaillent, clin d’œil médiéval, interroge le cadre comme salarié dans un beau mouvement dialectique, merci au vieux Karl. Edouard Bergeon, dans Au nom de la terre, film rétrospectif, se penche sur les effets de l’agriculture productiviste sur les hommes qu’elle pousse au désespoir en les coupant de leur enracinement, désormais contrôlé par une rentabilité bancaire sans pitié pour ne rien dire des dangers dont elle est grosse. Jia Zangkee constate dan Still life (Nature morte) les ravages tant sur la terre que sur ses occupants des projets sur dimensionnés, en l’occurrence le barrage des Trois Gorges sur le Yang Tse Kiang. Hinde Boujemaa scrute les effets de la Révolution de Jasmin sur une mère de famille sans ressources mais pleine d’espoirs dans C’était mieux demain, amer constat, quand le Carmausin se regarde dans Cap Découverte, histoire d’une reconversion, après la désindustrialisation un avenir, ici l’on retrouve une des caractéristiques du premier cinéma : regarder loin mais aussi se regarder. La séquence contemporaine s’achève avec Le sens de l’effort de Benoît Maestre, qui sera des nôtres, gilets jaunes à Toulouse, l’immédiateté d’un doc sans commentaires off. À ces choix de l’immédiat, ou presque, deux films permettent de se situer dans l’épaisseur des mouvements sociaux, dans l’émergence de la classe ouvrière comme force de progrès, dans le bonheur des engagements sincères. Nous avons fait le choix de demander ces contrepoints à une actualité, par définition peu distanciée, au cinéma italien avec deux chef d’œuvres en miroir. Les camarades (I Compagni) de Mario Monicelli (1963), la grève à Turin 1905, un autre monde mais qui nous fonde; Nous nous sommes tant aimés (C’eravamo tante amati) d’Ettore Scola (1974), que sont les partisans devenus après la révolution jamais faite de l’Italie post-fasciste, trente ans d’un peuple, 1944-1974, les espoirs déçus mais pour certains la volonté d’aller toujours et encore de l’avant, le courage du peuple, pour moi le plus beau film italien !
Michel Cadé Président du Festival, historien du Cinéma
Organisé par Association Clap Actions
Pratique
Emplacement : Cinéma Clap Ciné – 3 Avenue Jean Jaurès – Carmaux
Site Internet : clapactions.wordpress.com
Contact : clapactions81@gmail.com 06 84 80 83 45
source : organisateur / image © Association Clap Actions