Conférence historique
samedi 28 février 2015 à 17h00
Albi – Centre Occitan Rochegude 28 Rue Rochegude
Il s’agit d’un document exceptionnel: Le compoix du Consulat du Castelvieil de 1600. Le consulat (la municipalité) refait sa liste de « contribuables »….Eric Barthe présente son travail.
En 1601, le consulat du Castelvielh entreprend de refonder son livre d’alivrement ou compoix-cadastre, car dans la vingtaine de diocèses civils languedociens d’alors, l’impôt est prélevé à la source, soit dans chaque communauté ou consulat. Les consuls font donc établir un « rôle » rénové des « talhables » ou imposables, quand le précédent registre vient à faire défaut. La réforme de l’impôt souhaitée par Sully, surintendant d’Henri IV, fait que la communauté d’Albi comme le consulat du Castelvielh, indépendant de celle-ci depuis 1295, en établissent un nouveau en ce XVIIe naissant.
Ce document conservé aux archives du Tarn, accessible en ligne sur le site des Archives Départementales comporte 750 folios soit plus de 1400 pages portant les informations nécessaires à la levée de la « talhe ». Un minimun de 260 contribuables des mas et du bourg, y sont inventoriés ; près de 800 albigeois, pour la plupart petits propriétaires mais aussi de grandes familles de commerçants dont l’une d’elle, ancien « merchant », devenue receveur des dîmes du « dieucèze d’Albi » avec 100 biens et plus de 70 livres d’impôts annuels.
Dans les deux registres qui composent le livre d’imposition, c’est l’occitan qui prédomine, jusque vers 1615. Aussi, la présentation du document, ce fera en occitan puisque Mr Louis Malet, a déjà livré des conférences sur ce compoix, avant 2012, et a été mon formateur en paléographie, jusqu’à cette année-là.
Lors de la conférence du 28 février, nous évoquerons les éléments économiques transparaissants liées aux cultures des céréales, de la vigne, de l’importance du pastel avec un nombre conséquent de meules dans la douzaine de mas du consulat, ainsi que le chanvre grâce auquel « teysseyres » ou « cardaires » filaient, mais aussi dans les patronymes occitan de l’époque.
Parcourir ce compoix c’est découvrir une partie l’administration de la province du Languedoc, avec en épilogue des remarques de la cour des Aides et des Comptes de Montpellier, au temps d’Henri IV, qui après 1598 avait fini par s’imposer à tous les français, y compris aux albigeois.
En cette année 2015 où la fusion des Haut et Bas Languedoc, redevient un vaste sujet du futur, les compoix, conservés dans les diverses archives souvent numérisés permettent d’avoir accès à ce pan de la fiscalité d’Ancien Régime. Nos devanciers y ont consigné en «lenga nostra », ce qui fonctionna bien ou moins bien entre Rhône et Garonne, du XIVème siècle jusqu’au XVIIème, siècle où le français se substituera lentement à l’occitan dans tous les écrits de l’administration de la province.
A lèu per una passejada entre Marre e Las Batariés a l’oèst del talhable en passant pels mases de la Guitardiá, La(s) Fargue(s), per arribar al borg del Castelvielh cap del pichon consulat.
Eric Barthe, ensenhaire d’occitan.
Organisé par Centre Culturel Occitan de l’Albigeois
Pratique
Tarif : gratuit
Site Internet : http://www.centre-occitan-rochegude.org/non-classe/compoix-castelvieil-occitan-albi-conference/
Contact : centre-occitan-rochegude@orange.fr
source : organisateur / image © Centre Culturel Occitan de l’Albigeois