Orphée aux Enfers
mercredi 15 mai 2013 à 21h00
Castres – Théâtre municipal de Castres
Orphée aux enfers de Jacques Offenbach
Offenbach est à l’honneur cette année au Conservatoire de Musique et de Danse du Tarn. Après le concert du choeur le Madrigal qui a interprété de nombreux extraits de ces opéras, c’est au tour de la classe de chant du conservatoire de Didier Oueillé et Sylvie Vilacèque de s’emparer d’Orphée aux enfers ». Avec Offenbach et sa verve burlesque, la culture classique est mise sens dessus-dessous. Premier grand succès d’Offenbach, l’opéra-bouffe « Orphée aux Enfers » brille tant par la verve satirique de son livret que par la qualité de la partition. Parodie savoureuse de la légende antique, on y trouve déjà tous les ingrédients du succès (citations, musique brillante, situations cocasses…) annonçant « La Belle Hélène », « La Vie parisienne » ou encore « La Périchole ».
Orphée fut le père de l’opéra, le patron des compositeurs, l’emblème du chant pour Monteverdi, le symbole de la condition humaine pour Gluck, figure centrale enfin d’une centaine d’ouvrages lyriques. Mais Offenbach, qui s’est voulu le bouffon magnifique du Second Empire, jette Orphée dans les bras de « l’Opinion Publique ».
Et l’histoire bascule. Dans la version d’Offenbach, le mythe est détourné. Orphée et Eurydice sont bien mariés mais… se détestent ! Orphée trompe Eurydice et réciproquement, Eurydice l’agace avec ses jérémiades d’épouse qui s’ennuie pendant qu’Orphée lui casse les oreilles avec son violon (la lyre antique est remplacée par le violon dans cette version, question d’époque…) Ils voudraient divorcer mais Orphée étant célèbre, « l’Opinion Publique » l’en empêche. Orphée pose des pièges à loup pour se débarrasser de l’amant de sa femme, alors que celle-ci essaye de se faire piquer par le serpent pour aller faire la fête aux Enfers. Le grand Jupiter lui-même connait les mêmes difficultés. Sa femme lui fait des scènes de ménage à cause de ses multiples conquêtes et ses filles veulent aller s’amuser sur Terre au lieu de rester cloîtrées sur l’Olympe. Voilà pour l’ambiance. Pour faire simple, s’il y avait de la vaisselle sur scène, elle volerait bas !
La mise en scène de Didier Oueillé et la chorégraphie de Nathalie Foulquier fourmillent d’inventions drôles, poétiques, fantaisistes avec parfois des intrusions qui relèvent de l’anachronisme farfelu cher à Offenbach tout en restant dans l’esprit de l’oeuvre. Les 40 chanteurs accompagnés au piano par Yuleika Haliberto et François Barotte livrent là un spectacle complet sous l’égide de leur professeur et metteur en scène Didier Oueillé qui excelle à composer des tableaux vivants, expressifs et esthétiques. Ils chantent, jouent la comédie, dansent, s’amusent et nous amusent mêlant technique vocale et générosité de la présence scénique. Cette réalisation est une nouvelle occasion pour la classe de chant du Conservatoire de révéler la belle complicité de ses élèves-artistes, leur engagement général et enthousiaste, leur interprétation homogène et équilibrée et la cohérence pédagogique du projet.
Pratique
Tarif : gratuit
Emplacement : Théâtre municipal de Castres – Place de la République – Castres
Conservatoire de Musique et de Danse du Tarn
Téléphone : 05 63 59 84 00
Email : contact@cmdtarn.fr
Site Internet : www.cmdtarn.fr
source : organisateur / image © Conservatoire de Musique et de Danse du Tarn