Malgré la tendance enregistrée à la baisse de la mortalité par suicide, toujours plus de 10 000 suicides par an en France. Et plus de 250 000 tentatives ! Ces seuls chiffres sont révélateurs d’un mal-être dans notre société…
Un décès sur 50 est un suicide ! Le suicide est la deuxième cause de décès chez les 15-24 ans après les accidents de la route et la première cause de mortalité chez les 25-34 ans.
Attention danger
Le potentiel de risque suicidaire perdure sous l’effet des différentes « crises »: existentielle, familiale, économique et financière dans les relations sociales et/ou professionnelles.
Selon une étude BVA-Gallup (2010) réalisée sur 53 pays, les Français sont les plus pessimistes sur leur situation économique voire même sur leur situation personnelle. A la mesure de cette urgence, en février 2013, les 17emes Journées Nationales de la Prévention du Suicide vont permettre à tous les acteurs engagés dans ce combat de se retrouver pour faire un bilan et ouvrir de nouvelles pistes d’amélioration.
Derrière la froideur des statistiques, il y a des drames humains que l’on aurait pu éviter. Ce leitmotiv, l’UNPS veut le décliner dans toutes ses actions en liaison avec les pouvoirs publics et tous les acteurs institutionnels. Travailler ensemble et toujours mieux pour prévenir davantage.
Oser en parler : la fin d’un tabou ?
L’actualité présente souvent comme des cas exceptionnels isolés des « drames humains ». Les personnes en risque suicidaire sont parmi nous, quelle que soit l’appartenance sociale ou la situation familiale. Ce sont des parents, des amis, des collègues, des voisins…
Personne n’est à l’abri. Tout le monde est concerné.
Le suicide est présent dans tous les milieux familiaux et socioprofessionnels, il touche tout le monde du haut en bas de l’échelle sociale. Qui n’a pas eu une pensée suicidaire à un moment de sa vie ? Aujourd’hui, le silence gêné laisse place à une série de questionnements et la personne suicidaire n’apparaît au fond pas si différente du reste de la population.
Contrairement à une croyance répandue, le fait de parler du suicide n’encourage pas au passage à l’acte. Bien au contraire, son expression permet à une personne en souffrance de briser son isolement, d’être reconnue et d’être ainsi en position d’accepter une aide.
Ne pas juger
Le suicide est une crise à appréhender comme telle. Elle est l’expression d’un mal de vivre, le signe d’une souffrance qui engage une personne toute entière. Elle mérite autre chose qu’indifférence, mépris ou résignation. Elle appelle attention, vigilance, écoute.
Le suicide n’est pas une fatalité
Il n’y a pas de fatalité au phénomène suicidaire. Il est possible de limiter l’impact de ce phénomène par une stratégie qui implique tous les maillons de la chaine des acteurs de la prévention du suicide.
Une nouvelle approche
Autrefois, on distinguait suicide et tentative de suicide, cette dernière était souvent perçue comme un « appel au secours » sans réelle mise en place d’un suivi. Les « suicidaires » étaient généralement traités comme des cas individuels, déconnectés de leur environnement, des « pathologies mentales» qu’il suffisait de confier à un psychiatre sans l’intervention d’autres personnes. Le suicide suscitait une gêne, un certain malaise.
Comment une société peut-elle accepter qu’un de ses membres la quitte avec une telle violence ?
Le tournant a été pris il y a une quarantaine d’années : le suicide n’est plus enfermé dans la maladie mentale, il apparaît comme un phénomène complexe qui requiert une approche fine et globale. La prévention ne peut plus être seulement réservée au corps médical, elle concerne tous les acteurs autour de la personne suicidaire. La prévention du suicide nécessite une prise en charge pluridisciplinaire et citoyenne.
Un autre regard
Le suicide n’est pas la résultante d’une cause unique, mais l’aboutissement d’un processus complexe. Par la prévention, ce processus peut être arrêté. Il est possible d’intervenir à tout moment et en tous lieux. L’idée de suicide évoque détresse, accidents de vie, mal-être et la prévention doit s’inscrire dans cette complexité humaine et sociétale.
Il est possible d’agir efficacement sur les situations conduisant au désespoir et exposant au suicide.
Tous les acteurs rassemblés pour aller plus loin dans la prévention
Ministres, professionnels de santé, représentants du monde associatif, universitaires, chercheurs, medias : une journée pour susciter un débat constructif entre décideurs et acteurs de terrain. L’occasion de confronter les idées et de profiter de retours d’expériences de celles et ceux qui côtoient le suicide au quotidien. C’est aussi un moment fort pour renforcer l’engagement collectif de tous les acteurs de la prévention du suicide dans un souci d’innovation.
Qu’est-ce que la prévention du suicide ?
Reconnu « priorité de santé publique » dans les années 90, le suicide est aujourd’hui un enjeu de société. Il fait désormais l’objet d’une politique publique spécifique de prévention. Après la Stratégie nationale d’actions face au suicide 2000-2005 – et à la suite d’une évaluation et de travaux (Commission Lebreton 2008)- le programme national lancé en 2011 se poursuit dans différents secteurs au-delà de la Santé.
Un programme national 2011- 2014
Fondé sur une vision très large de la problématique du suicide, le programme national d’actions contre le suicide 2011-2014 s’appuie sur un engagement interministériel (Justice; Affaires Sociales et Santé ; Education nationale,; Agriculture; Enseignement supérieur et Recherche). Cette dynamique interministérielle reflète la diversité du fonctionnement humain et des actions collectives possibles au sein de la société.
Le rôle de l’UNPS
Une telle approche répond aux attentes de l’UNPS, force de proposition très active dans les groupes de travail et commissions qui ont présidé à ce programme. Interface entre acteurs associatifs et pouvoirs publics, l’UNPS participe activement à la mobilisation pour une démocratie associative (dans l’esprit de la loi de 2002 Droits des usagers) : faire entendre les besoins des usagers, adapter les actions de proximité.
Rôles et enjeux des entourages pour la prévention su suicide
Familles, amis, soignants, institutions, associations…
L’acte suicidaire est souvent analysé comme un acte personnel, mûri dans le secret d’une psyché qui s’isole du monde environnant, ultime façon d’avoir prise sur son destin. Le suicide peut être interprété comme un acte social, conséquence d’une situation intenable, comme un appel, une revendication, un ultime message dans un dialogue de sourds. Vouloir mourir, même et surtout si la personne se sent exclue, n’est jamais un acte solitaire, il s’inscrit fondamentalement dans un rapport à l’autre, à la société. Ainsi, dans une logique de responsabilité collective et de Santé Publique, la prévention du suicide est articulée entre les actions de soutien à la personne, les interventions menées avec l’entourage, et les réponses médicosociales des institutions sanitaires et associatives.
Le thème proposé pour l’édition 2013 des Journées organisées par l’Union Nationale pour la Prévention du Suicide, porte sur le rôle de l’entourage pour la Prévention du Suicide, avec ses diversités individuelles et collectives, et ses dimensions plurielles de compétences psycho-sociales.
En décembre 2009, une Audition publique organisée par la Fédération Française de Psychiatrie : « Effets et conséquences du suicide sur l’entourage : modalités d’aide et de soutien » abordait l’entourage en se concentrant sur les conséquences du deuil après suicide. Le colloque de l’UNPS en 2013 propose d’élargir les débats sur l’ensemble des interactions entre le sujet et son entourage, en amont et tout au long de la crise suicidaire, à partir des regards croisés d’experts et des expériences des associations.
Les journées 2013 visent à actualiser les informations et connaissances existantes, scientifiques et cliniques, mais aussi à susciter les échanges entre acteurs engagés dans la prévention du suicide et à réfléchir aux expériences menées localement auprès de personnes vulnérables dans des contextes spécifiques. Des échanges surgiront ainsi de nouvelles pistes, chaque participant étant ainsi pleinement acteur du colloque.
Tout d’abord, qu’entendons-nous par « entourage » ? Il s’agit d’une pluralité d’entourages : proches, collègues, voisins, soignants, environnement. Plus ou moins distincts, ils constituent un réseau complexe, avec des interférences multiples et mouvantes. Comment prendre en compte l’ensemble des dimensions, des enjeux ?
En cas de crise suicidaire, s’agit-il d’un entourage « victime » qui peut culpabiliser car il « n’a rien vu venir » ou « n’a pas su quoi faire » ? Ou, d’un entourage « responsable », qui peut être accusé de n’avoir pas su prévenir l’évolution fatale, voire même d’avoir négligé le désespoir ? Le rôle des entourages vis-à-vis des personnes suicidaires, est donc un écheveau complexe à démêler entre leurs influences réciproques.
En Midi-Pyrénées la journée Nationale pour la Prévention du Suicide aura lieu le Jeudi 7 février 2013 à Toulouse de 09h00 à 17h30 à l’Hôtel de Région Midi-Pyrénées – Salle d’assemblée (22 boulevard du Mal Juin)
Entrée libre et gratuite.
Informations, contacts : Collectif UNPS Midi-Pyrénées (Union Nationale pour la Prévention du Suicide) unps.midi-pyr@laposte.net
Les Journées Nationales pour la Prévention du Suicide sur le web :
- Site Internet : www.infosuicide.org
- Blog : blogdinfosuicide.blogspot.fr
- Page Facebook
- Fil Twitter
Source : Communiqué de presse.