Au cours des dix dernières années, des progrès notables ont été accomplis pour mettre fin à la peine de mort. La dynamique mondiale se poursuit en faveur de l’abolition complète de la peine de mort, et de nombreux pays rétentionnistes ne recourent plus à la peine capitale dans les faits, ou l’ont restreinte à certains crimes ou certaines catégories d’individus.
Cependant, il reste beaucoup à faire pour la supprimer définitivement. Si la tendance générale montre un déclin du recours à la peine capitale à l’échelle mondiale, les pays qui continuent à exécuter le font à une échelle alarmante.
Chaque année, la Coalition mondiale contre la peine de mort appelle les citoyens, les organisations et les institutions attachés à l’abolition universelle de la peine de mort à organiser, le 10 octobre, des centaines d’initiatives locales dans le monde entier. Débats, concerts, communiqués de presse et autres manifestations donnent une portée élargie et internationale à la revendication de l’abolition universelle.
La journée s’adresse autant aux dirigeants et à l’opinion publique des pays qui n’ont pas encore aboli qu’à ceux les pays qui ont déjà aboli : le sens de l’abolition et d’une justice sans peine de mort doit être transmis et entretenu constamment, notamment auprès des jeunes générations.
Les objectifs
Encourager et renforcer la dimension internationale du combat pour l’abolition de la peine de mort auprès des opinions publiques et des décideurs politiques.
Faire pression sur les États qui conservent la peine capitale pour qu’ils l’abolissent et réclamer l’arrêt définitif des condamnations à mort et des exécutions dans le monde.
Promouvoir et élargir la Coalition mondiale contre la peine de mort pour renforcer sa représentativité internationale.
Légitimer auprès des institutions et organisations internationales et régionales l’instauration de la Journée mondiale le 10 octobre de chaque année.
L’impact de la Journée mondiale
En dix ans, le 10 octobre s’est imposé comme un événement fédérateur du mouvement abolitionniste et l’impact des actions menées à cette occasion a été exponentiel.
La Journée mondiale de 2007 a démontré que la résolution pour un moratoire sur l’application de la peine de mort était soutenue par la société civile et a contribué à son succès. La Journée mondiale de 2008 portait sur l’Asie et la plupart des revendications de la communauté abolitionniste ont été entendues : le Vietnam et la Chine ont réduit le nombre de crimes passibles de la peine de mort, le Japon lève progressivement le secret sur les exécutions et le Pakistan n’a pas exécuté de prisonniers depuis trois ans. La Journée mondiale de 2009 a vu la naissance du « Guide pédagogique » qui a été largement diffusé et continue d’être utilisé par les membres de la Coalition dans leurs actions de sensibilisation. Plus récemment, l’abolition dans l’Illinois est le symbole du succès de la 8e Journée mondiale contre la peine de mort dédiée aux États-Unis.
Enfin, la mobilisation des organisations internationales et des pays abolitionnistes aux côtés des ONG a marqué la 9e Journée mondiale.
10 raisons d’abolir la peine de mort
- Aucun État ne devrait avoir le pouvoir d’ôter la vie d’un citoyen.
- Elle est irréversible : aucune justice n’est à l’abri d’erreurs judiciaires et dans tous les pays, des innocents sont condamnés.
- Elle est inefficace : il n’a jamais été démontré que la peine de mort ait un effet dissuasif plus efficace que les autres sanctions pénales.
- Elle est injuste : la peine de mort est discriminatoire et est souvent utilisée massivement contre les pauvres, les malades mentaux, les personnes victimes de discrimination pour leur orientation sexuelle, ou leur appartenance à une minorité raciale, ethnique, nationale ou religieuse.
- Elle n’accorde pas de justice aux familles des victimes de meurtre : les effets d’un meurtre ne peuvent pas être effacés par un autre meurtre.
- Elle créée davantage de souffrance indirecte et en chaîne : les proches du condamné.
- Elle est inhumaine, cruelle et dégradante : les conditions de vie déplorables dans les couloirs de la mort infligent des souffrances psychologiques extrêmes et l’exécution elle-même est une agression physique et mentale.
- Elle est appliquée en violation des normes internationales : elle ne respecte pas les principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, qui dispose que toute personne a le droit à la vie et que nul ne sera soumis à la torture ni à des traitements cruels, inhumains ou dégradants. Elle est également en contradiction avec la tendance internationale vers l’abolition reconnue par deux fois à l’Assemblée générale des Nations unies, appelant à l’établissement d’un moratoire universel sur l’utilisation de la peine de mort (résolutions 62/149 et 63/168 adoptée le 18 décembre 2007 et 2008).
- Elle ne garantit pas une meilleure sécurité pour tous.
- Elle interdit toute possibilité d’amendement pour le criminel.
Signez la pétition
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Source : Dossier de presse