C’est un projet qui « roule » depuis 2008. Avec la collaboration de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Toulouse, décideurs locaux et habitants de Graulhet travaillent à re-définir et à transformer l’image de leur ville. En effet, Graulhet se remet difficilement de la délocalisation d’une partie déterminante de son économie reposant sur les métiers de la mégisserie et de la maroquinerie. Les traces de ses fermetures d’usine sont partout : friches industrielles, commerces fermés, propriétés à l’abandon – qu’il soit visiteur occasionnel ou résident, le promeneur ne peut manquer de se heurter à ces évidences.
Mais où mettre la priorité quand les problèmes d’aménagement urbain prennent pareille ampleur ? Sur quelles valeurs miser pour une relance de la ville – relance que la reprise de la croissance démographique laisse déjà présager ?
Première évidence : ses rives longtemps occupées par les mégisseries, le Dadou s’affirme comme « le poumon vert » de Graulhet. En effet, c’est la rivière dans ses méandres qui dessine la configuration générale de la ville et qui sert de pôle naturel d’attraction.
Relier ses deux rives, faciliter l’accès à des lieux de promenade et de détente : autant d’objectifs qui permettront une mise en valeur de cette richesse naturelle que constitue un cours d’eau au coeur de la cité.
(Etudiants de l’ENSA Toulouse, en compagnie de l’artiste Carl Hurtin, sur la place du Jourdain)
Mais Graulhet, c’est aussi une ville accueillant un nombre important d’artistes de toutes disciplines – une réalité dont la ville a choisi de faire un de ses axes de développement. Pas étonnant alors que l’ENSA Toulouse choisisse d’associer des artistes à la démarche de ses étudiants. C’est ainsi que l’artisteCarl Hurtin est sur les lieux ce weekend, afin de réaliser un parcours d’actions avec les étudiants. Les installations éphémères réalisées à cette occasion seront disponibles sur vidéo, permettant aux uns et aux autres d’explorer les limites entre le virtuel et le réel … et de se dessiner une nouvelle vision de la ville.
Consultations, conférences, ateliers, sites virtuels : rendez-vous est donné aux habitants de la ville le 11 mai prochain afin de découvrir les diverses propositions des étudiants, ainsi que la panoplie de moyens d’exploration mise en oeuvre par leurs professeurs et animateurs, afin de « craquer la ville » … comme on dirait d’un poussin sortant de sa coquille.